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Loïs Sporting Club
18 mars 2012

Petit manuel à l'attention des apprenties villes olympiques

Des équipements, tu construiras !

Les villes désireuses d'accueillir les Jeux Olympiques doivent convaincre le CIO de la supériorité de leur projet. Pour emporter son adhésion, les villes candidates rivalisent d'inventivité et promettent des équipements à la hauteur de l'événement. Si de magnifiques installations voient le jour (la piscine olympique de Pékin, le Cube d'eau, en est un des plus beaux exemples), l'organisation des Jeux est avant tout un projet urbain complexe et dispendieux pour les villes hôtes qui doivent anticiper la reconversion de tous ces équipements (pas seulement ceux de nature strictement sportive mais aussi les centres de presse, les villages olympiques) après la quinzaine olympique. Au vu des sommes dépensées pour la construction des installations, on comprend vite pourquoi l'accueil des Jeux a longtemps été l'apanage des seuls pays développés. Même pour les pays riches, les Jeux représentent un coût considérable. Les JO d'Athènes de 2004 ont coûté 13 milliards d'euros à la Grèce et ont contribué à alimenter la dette publique du pays... En 1976, Montréal a accumulé une dette équivalent à 10 milliards de dollars qu'elle mit trente ans à rembourser.

Construire des équipements, c'est bien, mais c'est encore mieux s'ils sont prêts à temps ! Une petite anecdote: aux Jeux Olympiques de Paris de 1900, les athlètes creusent eux-mêmes leurs fosses de saut...

La sécurité, tu assureras !

Assurer la sécurité des athlètes et des spectateurs lors des Jeux Olympiques est un impératif pour la ville et le pays hôte. Les budgets sécurité ont considérablement augmenté depuis les Jeux de Munich de 1972 durant lesquels le monde a pris conscience de la menace terroriste. Lors de cette Olympiade, des membres de la délégation israélienne furent pris en otages par le commando palestinien Septembre Noir. Son dénouement des plus tragiques (11 Israéliens, 5 preneurs d'otage, 2 Allemands furent tués) a provoqué un véritable choc (mais pas l'arrêt des compétitions qui furent seulement suspendues deux jours). En 1996, les JO d'Atlanta sont marqués par un attentat à la bombe qui fit une victime et une centaine de blessés. Mais ce sont surtout les événements du 11 septembre 2001 qui vont faire exploser les budgets sécurité. Pour les JO de Salt Lake City qui se sont déroulés quelques mois après les attentats, le gouvernement américain a accordé une rallonge financière de 24,5 millions de dollars pour la sécurité (au total, au moins 240 millions de dollars y seront alloués). Les organisateurs des Jeux de Londres ont récemment annoncé que le budget sécurité allait être multiplié par deux.

Les comités nationaux olympiques, tu inviteras !

Qui dit Jeux Olympiques, dit pays invités ! C'est le Président du CIO qui invite officiellement les comités nationaux olympiques du monde entier (ils sont au nombre de 204) à participer aux Jeux. Les comités nationaux reçoivent leur invitation par courrier envoyé depuis le siège du CIO situé à Lausanne. Sauf dans le cas d'une suspension, tous les pays, qui ont un comité olympique, sont donc invités à participer aux Jeux.

Lors des Olympiades qui ont suivi les deux guerres mondiales, les pays perdants ne furent pas invités sans être pour autant exclus. L' Afrique du Sud, a quant à elle, bel et bien été exclue entre 1968 et 1992 en raison du régime d'apartheid. Au cours du XXe siècle, des pays pourtant invités ont choisi le boycott pour protester contre le CIO ou contre la politique des autres participants. Les JO de Montréal de 1976 connurent le premier boycott de masse : pour protester contre une tournée des All Blacks aux pays des Springboks, une vingtaine de nations africaines décident de boycotter suite au refus du CIO de s'opposer à la participation de la Nouvelle-Zélande aux Jeux. En 1980, une cinquantaine de pays, dont les États-Unis, boycottent les JO de Moscou en signe de protestation contre l'invasion de l'Afghanistan par l'URSS. En réponse à cet affront, les pays du bloc soviétique ne feront pas le déplacement à Los Angeles quatre ans plus tard... Récemment, l'Inde a menacé de boycotter les prochains Jeux de Londres pour manifester son opposition à un contrat de sponsoring passé entre le CIO et la firme américaine de produits chimiques Dow Chemical. La raison : Dow Chemical a repris l'entreprise américaine Union Carbide, responsable de la catastrophe de Bhopal qui provoqua la mort de milliers de personnes.

La trêve olympique, tu demanderas !

Pour comprendre les origines de cette tradition, il faut remonter à la Grèce antique, au IXe siècle avant Jésus-Christ. Cette trêve, qui consistait en une sorte de cessez-le-feu, était annoncée par les citoyens d'Elis (cité grecque capitale de l'Elide, la ville d'Olympie dépendait de son territoire) et permettait aux athlètes, à leurs familles et aux simples pèlerins de voyager en toute sécurité pour participer ou assister aux Jeux Olympiques puis de retourner dans leurs contrées.

En 1992, le CIO a décidé de faire revivre la trêve olympique sous la forme d'une résolution présentée par le pays hôte devant l'Assemblée générale des Nations Unies. Cette résolution n'est pas juridiquement contraignante, elle est interprétée comme une source d'inspiration pour les gouvernements et les sociétés civiles pour promouvoir la paix. Force est de constater que cette trêve n'est pas toujours respectée. Ainsi, en 2008, la Russie et la Géorgie continuent les hostilités malgré la trêve demandée pour les Jeux Olympiques de Pékin.

Une cérémonie d'ouverture inoubliable, tu organiseras !

La cérémonie d'ouverture marque (généralement en grande pompe) le début d'une Olympiade. Les athlètes des différentes délégations y défilent, on hisse le drapeau olympique, le chef de l’État du pays hôte déclare les Jeux ouverts et bien sûr, on allume la flamme olympique ! Depuis 1924 et les JO d'Anvers, il est de coutume qu'un athlète prête à haute voix le serment olympique. D'année en année, les cérémonies d'ouverture (et de clôture) sont devenues de véritables spectacles évoquant l'histoire et la culture du pays hôte.

Des médailles, tu décerneras !

Avec la flamme et le drapeau aux cinq anneaux, les médailles sont un des symboles des Jeux Olympiques. Lors des premiers Jeux de l'ère moderne en 1896, le vainqueur était coiffé d'une couronne d'olivier et recevait une médaille d'argent. Son dauphin héritait d'une couronne de laurier et d'une médaille de bronze. L'or, l'argent et le bronze ne sont distribués qu'à partir de 1904, le podium en tant que tel n'est apparu qu'en 1932 aux JO d'hiver de Lake Placid. Les huit premiers de chaque épreuve reçoivent un diplôme et leurs noms sont annoncés au public. En 1928, les médailles sont standardisés et ne seront que très peu modifiées jusqu'en 2004. Sur l'avers, devait figurer une représentation de la Victoire, assise, tenant une couronne dans une main et une palme dans l'autre, avec en arrière-plan le Colisée de Rome (pourtant, les JO nous viennent de la Grèce antique, non ? ). Sur le revers de la médaille, un athlète victorieux est porté par la foule jusqu'en 1972, date partir de laquelle le revers est modifié à chaque Olympiade. En 2004, voici que nos belles médailles sont profondément modifiées (et ce pour tous les Jeux qui vont suivre). La Victoire n'est plus assise mais arrive désormais en volant ! Adieu Colisée, bienvenue au stade Panathinaïko (celui où ont eu lieu les Jeux d'Athènes de 1896) ! Bref, vous l'aurez compris, le design des médailles n'est pas une mince affaire ! Les organisateurs des Jeux d'hiver sont plus libres que leurs collègues d'été car aucune règle ne les oblige à se conformer à un modèle particulier.

Des volontaires, tu recruteras !

Pour toute ville, quelle que soit sa taille, l'organisation des Jeux représente un défi tant sur le plan des infrastructures que sur le plan humain. Elle doit en effet compter sur de nombreux volontaires pour assurer le bon déroulement des compétitions. Ainsi, le comité d'organisation des Jeux de Londres en a recruté pas moins de 70 000 pour des domaines aussi divers que les transports, les sponsors, les relations publiques... Être volontaire pour un événement de cette envergure est une expérience des plus enrichissantes (le Loïs Sporting Club en sait quelque chose !), le seul bémol, c'est que l'organisation ne prend pas en charge l'hébergement des volontaires (or, cela ne doit pas être des plus évidents de trouver une solution d'hébergement bon marché à Londres en période de JO - à part peut-être le couchsurfing - ?, à moins évidemment d'habiter dans la capitale anglaise).

De retombées économiques, tu profiteras !

C'est bien connu, les Jeux Olympiques constituent une formidable exposition pour une ville voire un pays. L'organisation des Jeux coûte cher mais au vu de la lutte à laquelle se livrent les villes candidates pour les accueillir, ça doit valoir le coup ! Il est malgré tout toujours difficile de chiffrer les retombées économiques engrangées par les JO. Si les Jeux ont indéniablement des effets positifs dans des secteurs comme l'hôtellerie ou le commerce, leur impact sur l'emploi resterait, selon certains économistes, négligeable (si l'on fait exception de la création de postes temporaires). Les villes hôtes sont surtout attirées par la renommée et le prestige conquis grâce aux Jeux, qui dans le meilleur des cas, se traduiront par un afflux de touristes et l'arrivée d'investisseurs.

Les Jeux Olympiques une nouvelle fois, tu accueilleras ?

Est qualifiée d'olympique, tout ville ayant accueilli au moins une fois les Jeux d'été ou d'hiver. Jusqu'à présent, aucune ville n'a encore organisé les JO d'été et d'hiver. Quand une ville vient d'accueillir les Jeux, une chose est sûre, elle devra attendre pas mal de temps avant de les obtenir une nouvelle fois. Cette année, se sera la troisième fois que Londres accueillera les Jeux après 1908 et 1948. Paris a certes été ville olympique à deux reprises, en 1900 et 1924. Elle éprouve toutes les peines du monde pour se voir attribuer de nouveau les Jeux (on se souvient des échecs successifs pour les JO de 2008 et 2012...). La dernière fois que la France a accueilli les JO, c'était à Albertville et cela fait déjà vingt ans...

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  • Si, toi aussi, tu as appris la géographie en situant sur une carte les clubs de foot ou les franchises de NBA, si tu t'es déjà levé(e) à trois heures du matin pour regarder les JO en direct et que tu as réveillé tout le monde avec tes "alleeez"...
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