Chants de supporters, ambiance d'enfer

Que serait l'ambiance d'un stade sans les chants des supporters ? Elle serait au point mort, les matchs joués à huis clos en sont la parfaite illustration... Pour encourager leur équipe fétiche et mettre de l'ambiance dans les stades, les supporters du monde entier crient et chantent. Il en résulte une grande variété de chants de supporters. Une chose est sûre, il ne faut pas disposer de capacités vocales hors du commun pour les interpréter, les rythmes étant simples à suivre et les mélodies n'allant pas trop chercher dans les aigus.

Bien souvent, les chants de supporters constituent davantage des encouragements que de véritables odes. Nombre de ces refrains, comme les célèbres « Aux aaaaaarmes ! » ou « Allez, allez ! » sont communs à tous les stades. Certains sont aisément transposables d'un club à l'autre car il suffit de remplacer le nom de l'équipe ou le gentilé (« Nous sommes les Marseillais / Bordelais... et nous allons gagner »). Il est difficile de savoir quel groupe de supporters a introduit ces chants qui font aujourd'hui partie des incontournables. Le fameux « Qui ne saute pas n'est pas... » serait né à Lyon et est devenu un des refrains favoris de Gerland. Il a ensuite été adopté par les supporters français lors du Mondial de 2006 en Allemagne puis repris massivement dans tous les stades en France. Si l'on retrouve à peu près les mêmes chants dans tous les stades, chaque équipe a droit à son propre refrain comme le « Ici, c'est Paris » du Paris Saint-Germain ou le « Galette saucisse, je t'aime » interprété par les supporters du Stade rennais.

Si les chants entonnés dans les stades ressemblent le plus souvent à des refrains d'encouragement, certains clubs peuvent se vanter d'avoir un hymne qui leur est propre. On pense bien sûr aux chants des supporters anglais parmi lesquels le mythique « You'll never walk alone », hymne du Liverpool Football Club et du Celtic Glasgow, figure en bonne place. En France, l'ASSE de la grande époque a eu droit à son lot de chansons, la plus célèbre restant « Allez les verts » (« Allez ! Qui c'est les plusforts ? Évidemment, c'est les Verts ! »), aujourd'hui devenues légendaires pour les supporters stéphanois et kitchs pour les autres. En France, c'est sans doute dans les stades de rugby qu'on trouve les beau hymnes. La « Peña baiona », hymne de l'Aviron Bayonnais, dépasse largement le cadre du sport et est souvent jouée lors des feria.

A défaut d'avoir un hymne qui leur soit propre, les supporters de certains clubs ont adopté une chanson préexistante. A Lens, le public entonne « Les corons » de Pierre Bachelet à la mi-temps des matchs. Pendant la coupe du monde 2006, les supporters italiens avaient jeté leur dévolu sur le refrain de « Seven Nation Army » des White Stripes, qui s'est ensuite rapidement propagé dans tous les stades du continent européen. Le tube « We are the champions » de Queen est, quant à lui, devenu indissociable des sacres en championnat ou en coupe.

Parmi les chants de supporters, ceux qui servent à charrier l'adversaire voire parfois l'équipe supportée lorsqu'elle n'est pas dans un grand jour, occupent une place importante. Ainsi, on entend souvent les « Mais il sont où ? » résonner dans les stades. Lors des derbys, les supporters se renvoient la balle à coup de chants pour charrier l'équipe adverse. Les Rennais ont ainsi dédié une chanson aux Guingampais (« Tiens bon la vache, tiens bon la charrue, Guingampais ! Roi du tracteur ») à laquelle les Guingampais répondent : « Les paysans sont de retour ». Ce type de chansons n'est cependant pas toujours bon enfant et fait parfois polémique, comme en 2012 lorsqu'un « chant anti-stéphanois » a été entonné par les joueurs lyonnais lors de la présentation de la Coupe de France à leur public. Quoi qu'il en soit, les chants de supporters font partie intégrante de la culture du sport et contribuent largement à mettre de l'ambiance dans les stades.