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Loïs Sporting Club
23 décembre 2014

Qui veut encore des Jeux Olympiques d'hiver ?

JO d'hiver

Qui veut encore des JO d'hiver ? C'est la question sur laquelle doit plancher le CIO depuis plusieurs mois. Il faut dire que l'attribution des Jeux Olympiques d'hiver de 2022 tient du rocambolesque. En effet, jamais le CIO n'avait eu à faire face à autant de défections de la part de villes candidates. Résultat des courses : il faudra départager Pékin et Almaty (pour ceux qui l'ignoreraient, c'est au Kazakhstan [je vous rassure, je n'aurais pas pu situer cette ville avant d'écrire cet article]) le 31 juillet 2015 à Kuala Lampur, ce qui m'inspire trois réflexions :

- le principe de rotation des continents, pourtantcher au CIO, ne sera pas respecté. En effet, les JO d'hiver de 2022 se dérouleront en Asie alors que ce continent accueille déjà ceux de 2018 ;

- si la capitale chinoise est désignée, elle deviendra la première ville à avoir accueillir les Jeux d'été et d'hiver et ce en seulement seize ans ;

- on pourra toujours arguer que deux villes candidates à l'accueil des JO d'hiver, c'est toujours mieux qu'une seule, comme cela fut le cas lors de la désignation de Lake Placid, qui avait donc sans suspense obtenu les Jeux de 1980.

Du point de vue du CIO, le scénario de l'attribution des Jeux Olympiques de 2022 relève de l'accident industriel. Certes, les Jeux d'hiver ont un attrait moindre que ceux d'été, notamment parce que les disciplines hivernales ne jouissent pas de la même universalité que les disciplines dites estivales. Par ailleurs, leurs retombées économiques sont estimées inférieures. Pourtant, la campagne pour l'obtention de la XXIVe Olympiade d'hiver avait commencé sous les meilleurs auspices avec une cascade de candidatures envisagées.

En plus d'Almaty et Pékin, les villes de Stockholm, Cracovie, Lviv, Oslo, Nice, Braşov, Munich, Québec, Reno, Denver, Salt Lake City, Saint-Moritz et Barcelone avaient fait part de leur intérêt. Peut-être mais ça, c'était avant ! Tout d'abord, le fait pour une ville, d'envisager une candidature ne signifie en rien qu'elle sera effectivement candidate. En effet, l'organisation d'un événement d'une telle envergure se décide, au-delà de la ville candidate, à l'échelle du pays. Ensuite, une candidature peut être, à tout moment, retirée et c'est justement ce qui s'est passé pour les Jeux d'hiver de 2022.

Pour y voir un peu plus clair, reprenons ces défections une par une.

Celle de Nice n'est en pas vraiment une. En effet, l'opportunité de présenter une candidature française pour 2022 a été rapidement écartée par le comité national olympique et sportif français afin de concentrer les efforts du pays sur une possible candidature pour les Jeux d'été de 2024, ce que semblent conforter les récentes déclarations de François Hollande.

La ville roumaine de Braşov a, quant à elle, finalement décidé de concourir pour l'obtention des Jeux Olympiques de la jeunesse d'hiver de 2020.

Pour tenter de se remettre d'une double déception (échec de la candidature à l'organisation des JO de 2002 face à Salt Lake City et choix de Vancouver comme candidat du Canada pour les Jeux de 2010), Québec avait fait part de son intérêt pour 2022. Malheureusement pour les Québécois, leur ébauche de candidature avait un point faible, à savoir l'absence de piste de ski d'une dénivelée suffisante pour la descente masculine… Résultat des courses : candidature abandonnée.

Les villes américaines de Reno, Denver et Salt Lake City avaient, toutes les trois, une candidature olympique dans les tuyaux mais ce n'était pas l'avis du comité national olympique des États-Unis qui a annoncé qu'il n'y aurait pas de candidature américaine pour 2022, le pays lorgnant sur les Jeux d'été de 2024.

La Suisse avait, elle aussi, exprimé son intérêt pour les Jeux de 2022. Le canton des Grisons, avec en tête de proue Saint-Moritz et Davos, avait été retenu par le comité national olympique pour porter la candidature helvétique. Mais tout ne s'est pas passé comme prévu car, par une votation populaire, les habitants du canton ont décider de stopper l'aventure olympique.

A Munich, c'est également un référendum qui a mis fin à la candidature de la capitale bavaroise.

Même topo à Cracovie.

En Suède, c'est le manque de soutien politique qui a eu raison de la candidature de Stockholm.

A Lviv, c'est le contexte politique et économique ukrainien qui a poussé les responsables de la candidature à abandonner celle-ci.

Mais la plus grosse déception nous vient sans aucun doute de Norvège. En effet, Oslo, capitale de ce riche État d'Europe du nord, avait les faveurs du CIO et partait grande favorite pour l'attribution des Jeux. Malheureusement pour l'instance olympique suprême, le 1er octobre 2014, le parlement norvégien a voté contre l'octroi d'une garantie financière à la candidature d'Oslo.

Suite à cette inédite série de défections, seules les villes d'Almaty et Pékin restent aujourd'hui officiellement candidates à l'organisation des Jeux de 2022.

Reste à se demander pourquoi le CIO a subi un tel désaveu. De l'avis de tous, le contexte économique a pesé fort dans la balance. En effet, et c'est loin d'être un secret, les JO demandent des investissements conséquents en terme d'infrastructures, investissements que les retombées économiques sont loin de couvrir. Conscient que l'argument financier était en mesure de dissuader des candidatures, le CIO avait pourtant relevé de 240 millions de dollars la dotation versée par avance à la ville-hôte des Jeux de 2022, la portant à 880 millions de dollars. Visiblement, cela n'a pas suffi pour convaincre les Norvégiens... Il faut dire que le CIO traîne les Jeux de Sotchi comme un boulet. Leur coût pharamineux (36 milliards d'euros) en fait les Jeux les plus chers de l'histoire et a pu laisser pantois les villes candidates à l'organisation de l'édition 2022. Dans un contexte économique morose, l'idée d'engager de telles dépenses ne fédère ni les exécutifs ni les opinions publiques, tout du moins celles des pays où la « vox populi » peut peser dans une candidature olympique.

Plus largement, la question pourrait être résumée ainsi : qui a encore les moyens de s'offrir les Jeux Olympiques ? Des pays à forte croissance autoritairement gouvernés ? Candidats réguliers à l'organisation de grands événements sportifs au cours de la dernière décennie, des pays comme le Qatar, la Chine, la Russie ou le Kazakhstan sont prêts à délier les cordons de la bourse pour accueillir les JO, l'édition de 2022 le prouve une fois encore.

Soucieux de préserver l'attractivité des Jeux, le CIO vient d'émettre l'idée selon laquelle ils pourraient être organisés conjointement par plusieurs villes ou plusieurs pays afin de minimiser leur coût. Mais cela suffira-t-il pour redorer le blason des Jeux d'hiver ? Le nombre de candidatures aux JO de 2026 devrait permettre de se faire une première idée.

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